Coronavirus Maroc : Une analyse du think-tank marocain PCNS* met en lumières les possibles répercussions et perspectives

"Il serait illusoire de prévoir à ce stade, compte tenu de l'information disponible, un impact chiffré de la crise sur l'économie", estime le think-tank marocain Policy Center for the New South (PCNS*), dans une des ses récentes publications sous le titre "Comprendre le choc COVID-19 : perspectives et réflexions", élaborée par M. Youssef El Jai, assistant de recherche en Économie.

8 avril 2020 à 22h23 par France Maghreb 2 avec MAP

COVID-19

Crédit : Google images

Parmi les répercussions possibles de cette crise figure d’abord un "choc d’offre qui entraîne un ralentissement marqué de l’activité économique par le biais de démantèlement provisoire des chaînes de valeurs nationales mais, aussi, un arrêt définitif de l’activité du secteur informel", relève l'analyse, notant qu'il en résulte, donc, une hausse substantielle de faillite d’entreprises en difficulté dans les deux secteurs. Par conséquent, le chômage augmente".


Il s'agit aussi d'un choc de demande, indique l'auteur de l'article, estimant que "le confinement actuel touche d’abord aux dépenses de consommation sociale, c’est-à-dire à l’ensemble de l’activité collective génératrice de revenus pour certains secteurs".


Il évoque également "une combinaison d'un choc de demande et d’un choc d’offre globaux liés à l’arrêt des chaînes de valeurs internationales mais, aussi, à la baisse généralisée des revenus à l’étranger, la situation y étant la même qu’au sein de l’économie nationale".


Evoquant l'issue pour l’économie marocaine sur "le très court terme", l'analyse affirme que les mesures d’aide devraient être maintenues, afin d’assurer une reprise forte et stable de l’économie.


Cet accompagnement de l’économie sera crucial pour déterminer la forme que prendra la reprise. Le choc, étant par nature temporaire, pourrait être suivi par une reprise en V, si les acteurs économiques reprennent confiance et réapprovisionnent leurs stocks, d’une part, mais aussi si les mesures prises par nos partenaires entraînent les bonnes externalités sur l’économie nationale, d’autre part, explique M. El Jai.


La reprise pourrait également être en U avec un retour long vers l’expansion économique, si le choc entraîne des effets persistants, notamment sur le stock d’offre de travail excédentaire qui se retrouve au chômage mais, aussi, sur les capacités productives des industries, ajoute l'auteur.


Pour M. El Jai, malgré une hausse constante du budget alloué à la santé, les efforts consentis restent en deçà des attentes. A cela s’ajoute d’importantes disparités régionales en termes de dépenses et d’effectifs de santé.


La priorité doit désormais être donnée à ce secteur, indique l'auteur, soulignant que le "plan santé 2025", adopté en 2018, constitue un énorme pas en avant (...).


"A l’heure où notre pays réfléchit à un nouveau modèle de développement, il serait utile de tirer les conclusions nécessaires de cette expérience pour décider des valeurs sur lesquelles on souhaite établir notre contrat social", relève M. El Jai.


* PCNS (Policy Center for the New South)