Maroc : la chloroquine prescrite pour lutter contre le Covid-19

Tandis qu'en France, la polémique sur l'utilisation de la chloroquine en traitement au Covid-19 bat son plein dans la sphère médicale et politique, le Maroc, décide de passer à la vitesse supérieure et autorise la prescription de ce traitement. 

27 mars 2020 à 18h24 par Samia Chiki 

Tanger Maroc

Crédit : LB

Prévenir le pire avec un traitement


Le premier cas au Covid-19 au Maroc  a été diagnostiqué le 2 mars, le 15 mars. 


La décision annoncée de fermeture de l’ensemble des  aéroports est annoncée  ainsi qu’un fonds exceptionnel de 30 milliards de dirhams destiné au système de santé et à l’économie du pays face à cette pandémie a été mis en place.


Après avoir acheté tout le stock d’antipaludéens à Sanofi Maroc, basé à Casablanca, lundi 23 mars, le Ministère de la Santé officialise et autorise son utilisation dans le traitement du virus Covid-19.


Sanofi a démenti dans un communiqué du 21mars les affirmations stipulant que ce stock était à l’origine destiné à l’export vers l’Afrique subsaharienne, il est « valable uniquement pour le marché marocain ».


Le  Ministre de la Santé, Ait Taleb Khalid annonce dans une circulaire« en concertation avec le comité technique et scientifique  autorise l’introduction de la chloroquine et de l’hydroxy chloroquine et ce pour les cas confirmés au Covid-19.


Cependant il y a lieu de relever que  l’Hôpital Moulay Youssef de Casablanca a mis en place un protocole thérapeutique avant même l’annonce officielle du gouvernement. En effet, ce protocole dirigé par le Professeur Zahraoui , prescrit la Nivaquine associée à l’Azithromicine et préconise un régime alimentaire équilibré.


La situation sur le terrain


Il était en effet, primordial pour le Maroc qui compte une population de 35 millions d’habitants et disposant de 1642 lits en réanimation d’anticiper et de mettre rapidement en place des mesures de confinement drastiques, l’urgence  sanitaire est pour le moment prévu jusqu’au 20 avril.


L’armée a été mise à contribution dès ce week-end pour faire respecter les mesures et détecter les falsifications d’attestations, toute infraction face aux mesures de confinement est passible d’ une amende pouvant aller jusqu’à 1300 dirhams ainsi que d’une peine de prison d’un à trois mois ferme.


« Nous avons voulu déposer ma sœur à quelques kilomètres de notre village mais ayant oublié l’attestation, les policiers nous ont demandé de faire demi-tour(…) les gens n’ont pour la plupart pas la possibilité de régler cette amende, ils respectent les règles(…) » raconte Fatima de Nador.


Le Ministère de l’économie et du travail a également mis en place plusieurs mesures à destination des entreprises notamment celles qui sont dites dans «  des secteurs vulnérables aux chocs induits par la pandémie du Covid-19 », parmi elles, une indemnité mensuelle de 2000 dirhams en plus de leurs allocations familiales destinés aux salariés des entreprises touchés par cette crise et donc  en arrêt total ou partiel d’activités.


La 19ème édition du festival marocain « Mawazine, Rythmes du monde » prévu du 19 au 27 juin est annulé.


Bilan au 26 mars


A ce jour, le Maroc compte 225 cas confirmés au Covid-19 et 6 décès, les autorités assurent mettre tout en œuvre afin de retarder le plus possible le pic, qui lui sera difficile à gérer.