Ouïgours : Une fuite de documents révèle le fonctionnement des camps d'internement que leur impose la Chine

Des documents publiés par le Consortium international des journalistes d'investigation, basée à Washington.

25 novembre 2019 à 19h33 par La rédaction avec AA

Le Consortium international des journalistes d'investigation, a publié, dimanche, des documents fuit

Crédit : Google images

Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), a publié, dimanche, des documents fuités révélant les pratiques chinoises à l'encontre des musulmans Ouïghours, dans des "camps d'internement" au Turkestan Oriental.


Les documents, publiés par le centre basé à Washington, contiennent des informations sur les conditions dans lesquelles la Chine détient plus d'un million d’Ouïghours dans la région.


"L'objectif des autorités chinoises dans ces camps d'internement est d'endoctriner la minorité musulmane, et non de fournir une formation professionnelle aux détenus, comme l'affirme Pékin", ont montré les documents.


Les mêmes documents, qui montrent que Pékin surveille les détenus dans les camps à l’aide de moyens technologiques sophistiqués, contiennent également une lettre de neuf pages adressée par Zhu Hailun, secrétaire général adjoint du parti communiste au pouvoir dans la région, à des responsables du camp.


"Ne permettez à personne de fuir. Doublez les peines et la discipline imposées à ceux qui agissent mal, et encouragez les remords et le repentir", indique la lettre.


Selon un autre document: "Il est strictement interdit aux élèves de changer l'endroit où ils dorment, leur place en classe, ou dans le rang avant d’entrer en cours."


Pékin contrôle, depuis 1949, le territoire du Turkestan Oriental, appelé Xinjiang, la "nouvelle frontière" et qui abrite la minorité ouïghour musulmane turcophone.


Selon les statistiques officielles, il y aurait 30 millions de musulmans en Chine, dont 23 millions d’Ouïghours, tandis que des informations non officielles, font état d'environ 100 millions de musulmans, soit environ 9,5% de la population.


La province à majorité turque musulmane est, depuis 2009, en proie à des violences sanglantes, avec environ 200 morts, selon les chiffres officiels.


Depuis lors, Pékin a déployé des troupes dans la région, en particulier après la montée des tensions entre les "Han" chinois et les "Ouïghours" turcs, en particulier dans les villes d’Urumqi, Kashgar et Tourfan, où les Ouïghours sont majoritaires.


Dans son rapport annuel sur les droits de l'homme, publié en 2018, le département d'État américain a déclaré en mars que la Chine détenait des musulmans dans des centres de détention "dans le but d'effacer leur identité religieuse et ethnique".


Pékin affirme que les centres, qualifiés par la communauté internationale de "camps d’internement", sont des "centres de formation professionnelle" destinés à "nettoyer l'esprit des détenus des idées extrémistes".