La minute de Nahel Marzouk :De quoi l’affaire Nahel Marzouk est-elle le nom ?

Mardi 27 juin au matin, Nahel Marzouk, 17 ans, est abattu par un policier, à Nanterre, d’une balle à bout portant pour un refus d’obtempérer. De quoi l’affaire Nahel Marzouk est-elle le nom ?   Hier soir, sur Paris, vers 21h, une longue averse, qui a duré de longues minutes, s’est transformée, soudain en pluie torrentielle. Une occasion rêvée pour se lancer dans une prévision politique et sociologique, de cause à effet, du moins en ile de France, sur ce que la nuit allait nous réserver en termes de densité des émeutes et des tensions qui les accompagnent entre les forces de l’ordre et les jeunes contestataires.  

6 juillet 2023 à 8h09 par Tarek Mami

Nahel Marzouk
Nahel Marzouk
Crédit : Nahel Marzouk

Et si en réalité, il ne doit y avoir aucun lien entre la pluie, et la densité des émeutes, force est de constater, qu’au cours de la nuit du mardi au mercredi, il y a bien eu une décrue, pour rester dans le langage météo-rologiques de l’’intensité des émeutes et des violences conséquentes. Le faible nombre des interpellations, une quinzaine de personnes, sur tout le territoire, le confirme.

6 nuits d’émeutes intenses en 2023 contre 3 semaines en 2005. Les 45 000 policiers et gendarmes mobilisées, depuis une semaine, se sont quelque ennuyés la nuit dernière. Et aucun, d’entre eux, n'a été blessé. Le cycle de la violence urbaine semble s’estomper. Pour certains analystes c’est la double dissuasion que sont l'omniprésence des forces de l'ordre, et surtout, la réponse pénale extrêmement ferme qui commencent à porter leur fruit. Pour les sociologues de comptoir c’est la menace et la force de persuasion des dealers qui obligent les émeutiers d’arrêter les violences, pour que les premiers puissent reprendre leur trafic de drogue.

Avec cette décrue des violences, il est venu le temps de commencer à décrypter, de ré-décrypter : De quoi l’affaire Nahel Marzouk est-elle le nom, ?

L’exécution du jeune Nahel Marzouk par un policier, mis en examen, et incarcéré, à titre provisoire, avec la qualification juridique d’ « homicide volontaire », est certes la conséquence, quasi- direct de la loi Hollande- Cazeneuve de 2017, et de sa rédaction approximative, qu’il faut bien sur abroger au plus vite, mais pas que...

Le meurtre du jeune Nahel Marzouk par un policier illustre plus profondément la lecture de la notion du maintien de l’ordre à la française après la création et la structuration de la police par le …. Maréchal Pétain,

Un journal allemand écrit « en France la police n’est pas fait pour protéger les citoyens mais pour protéger l’état ».

Ce pronostic allemand frappe juste. Le meurtre du jeune Nahel Marzouk par un policier traduit ne traduit pas le séparatisme ou l’existence de « territoires perdus de la République »,  comme le martèle une large partie de la classe intellectuelle, qui a trahi sa mission de scribe, amoureuse de son papier qui met en valeur sa force et dénonce ses faiblesses, doublée d’une large partie de la classe politique, devenue des « professionnels de la politique », comme l’écrit le professeur Daniel Gaxie, qui œuvre pour leur propres intérêts et leurs prochaine élection ou réélection. Bien au contraire, le meurtre du jeune Nahel Marzouk par un policier rappelle, aux mémoires qui flanchent, souvent frappées d’un Alzheimer volontaire, la thèse de la fracture sociale déjà dénoncée par le candidat Jacques Chirac, avant son élection. 

Cette fracture s’illustre plus encore par la création des deux cagnottes. La première cagnotte pour soutenir le policer mis en examen. La seconde cagnotte pour soutenir sa victime. La première cagnotte, ouverte sur la plateforme GoFundMe dépasse déjà le 1,5 million d’euros avec 85.000 donateurs, avec certains dons qui dépassent les 3000 euros. Avec cette délicieuse remarque : sur cette cagnotte … les dons sont anonymes. La seconde cagnotte, ouverte sur la plafonne Leetchi, plafonne à 400.000€, avec 22.000 donateurs.  

Ces chiffres croisés des montants collectés et du nombre de donateur démontrent, à mon sens, la profondeur de la « fracture sociale », pour ne pas dire politique entre les français dits de souche, dont une large proportion est elle-même issue des immigrations précédentes, et les français issus de la colonisation. Ces chiffres reflètent aussi, d’une part, le niveau médian des uns et des autres, et d’autre part, probablement, la participation électorale et le taux d’abstention des uns et des autres.    

A demain