De la démocratie en Amérique... Selon Donald Trump
Les élections présidentielles américaines du 3 Novembre 2020 ont viré du cycle politique classique au mauvais feuilleton à la Hollywood ou à la Netflix, dans un pays qui se vante d'avoir une démocratie âgée de près de trois siècles.
18 janvier 2021 à 14h21 par Tarek Mami
L’actualité en direct
Comme tous les journalistes, les responsables des médias, les analystes assidus, et autres leaders d’opinion, j’ai suivi l’actualité de ces élections. D’abord, les élections présidentielles du 3 novembre 2020, et les jours suivants. Ensuite, les élections ce 6 janvier 2021, à la fois sénatoriales, et de la certification des élections du 3 novembre. Élections sénatoriales pour deux sièges en Géorgie, dont le gain ou la perte conditionne la marge des manœuvres politiques du président élu. J’ai suivi toute la nuit, et dans les 3 langues, française, anglaise et arabe, le dépouillement des résultats des élections sénatoriales, et le déroulement, de la séance de la certification des résultats du 3 novembre 2020, sur des médias et télévisions à la fois Pro Trump et Anti Trump
�x�️ "Nous ne concéderons jamais la défaite", lance Trump.
— franceinfo plus (@franceinfoplus) January 6, 2021
�x0 Prenant la parole devant des partisans à Washington avant le début de la cérémonie de certification au Congrès, il a affirmé avoir "remporté cette élection, et largement". pic.twitter.com/3mGFRRBBM9
�x� Voici quelques images des manifestants pro-Trump qui ont pénétré dans l'enceinte du Congrès. pic.twitter.com/dm5w2Mau8U
— franceinfo plus (@franceinfoplus) January 6, 2021
Régime change
L’ambiance, en début de soirée, du 6 janvier -heure française-, était critique, électrique, et donnait l’impression de prémices d’une révolte - révolution - soulèvement, annonciateurs d’une opération de ce que les américains appellent « régime change », ou changement de régime, par le déferlement des foules dans les rues, suivi de l’envahissement et de l’occupation des lieux du pouvoir, entre parlement et ministères, à travers les images diffusés sur les différents écrans mondiaux, comme souvent diffusés sur toutes les chaines américaines, notamment lors de la chute de Bagdad, et lors des autres changement de régimes lors des révolutions colorées des anciens pays de l’Est (européen) et du fameux « printemps arabe ».
La Bascule
Cependant, une bascule, dans les analyses politiques du déroulement de la séance de la certification des résultats de la présidentielle du 3 novembre, s’est produite dès l’envahissement du congrès. Auparavant, les doutes sur la transition du 20 janvier entre le président sortant, battu, et le président élu, semblait compromise par les menaces du Président Donald Trump, devenu Gourou et chef de ses soutiens les plus fidèles, quasiment constitué en secte. Juste après l’envahissement du capitole, par les manifestants pro Trump, le Vice - Président américain en exercice, Michael (Mike) Pence, le chef des sénateurs républicains au congrès, le Ministre de La Défense, par intérim, et le ministre des Affaires Étrangères condamnent l’envahissement du conges, et lâchent, du fait le président Donald Trump, largement battu, le 3 novembre, et qui conteste à ce jour les résultats de ce scrutin.
Les leçons à tirer rapidement
1.La démocratie américaine a vacillé, ce 6 janvier, pendant une douzaine d’heures. Celles séparant l’envahissement du Capitole - congrès et la certification de l’élection du candidat Joseph Biden comme 46ème président des États-Unis.
2.Le parti républicain américain - et les partis de l’extrême droite des démocraties occidentales - vont avoir à revoir leur logiciel politique d’analyse de leur société, devenu conspirationniste, complotiste. Ce logiciel est représenté et vulgarisé, en France, notamment, parle le polémiste Éric Zemmour, et sa double obsession « Grand remplacement » et « Grand déclassement », double obsession qui vont faire encore souffrir la France, pendant au moins une décennie.
3. L’opposition, de plus en plus prononcée, entre les médias main-stream (qui ne font pas tous, ni toujours leurs travail, en déontologie, et comme conséquence logique des intérêts industriel de leur propriétaires et leur accointances financières et politiques deviennent des Pravda des temps modernes) et les Réseaux Sociaux (qui autorisent anonymat insultes, et menaces multiformes et qui fonctionnent dans un esprit mercantiliste qui produit plus de buzz pour réaliser plus de recettes et plus de bénéfices, situation de plus en plus aggravée avec une tendance continue à la concentration des propriétaires de ces réseaux, qui échappent aux contrôles des états et aux règles du contradictoire et autres règles partagées du fonctionnement démocratique), opposition entre médias main-stream et réseaux sociaux qui a fini par créer deux mondes parallèles et deux univers mentaux opposés et antagonistes qui sèment les graines de séparatisme entre les groupes sociaux ethnicisés et racialisés, avec des identifications religieuses antagonistes et intolérantes.
4 Qu’il revient aux analystes honnêtes qui maitrisent leurs dossiers et sujets, aux responsables des médias et des groupes de pensées, et autres faiseurs d’opinion, de savoir raison garder pour faire le travail qui permet de préserver la liberté d’expression et de favoriser les échanges des idées, sans toutefois, tomber dans les endoctrinements.
La vérité reste toujours relative et les mêmes faits peuvent donner lieu à de multiples interprétations, qui vont des plus sérieuses aux plus farfelues
En France, les étudiants, notamment ceux en sciences politiques, apprennent le fonctionnement de la démocratie américaine dans le livre de Alexis de Tocqueville «de la démocratie en Amérique », Faut-il aujourd’hui ajouter à ce livre centenaire, un chapitre intitulé « l’affaire Trump »