Des centaines de femmes toujours retenues dans les camps syriens.
Toujours choquée après par la vague d'attaques sanglantes de 2015 et 2016, la Tunisie est globalement défavorable à tout retour organisé de combattants pour l'état islamique. À quelques jours des présidentielles, cette question fait toujours débat au sein de la société tunisienne.
Publié : 25 octobre 2019 à 6h50 par La rédaction
Hanene Zbiss, journaliste spécialisée dans les enquêtes relatives à la santé, à la société et à la lutte contre la corruption, nous plonge au cœur des camps syriens. " Les revenantes : retourner en Tunisie après l'État islamique " , une enquête publiée sur Inkyfada, un média indépendant tunisien, témoigne de la situtation de ces familles de combattants à travers le récit d'une femme tunisienne.
« Même si la Tunisie n'est pas le seul pays qui rechigne à aider ces femmes et ces enfants à rentrer chez eux [...], c'est la Tunisie qui a le plus de ressortissants dans cette situation », précise une ong internationale qui s'inquiète de la situation de familles en Syrie. 100 femmes tunisiennes et leurs 200 enfants sont « détenus dans des prisons et des camps sordides en Libye, Syrie et Irak ». Selon les autorités, 3 000 Tunisiens partis combattre à l'étranger aux côtés d'organisations djihadistes tandis qu'un Un groupe de travail de l'ONU avance un chiffre de 5 000 combattants. Depuis le recul de l’État islamique au nord de la Syrie, des centaines de femmes dont plusieurs tunisiennes et leurs enfants sont retenues par les forces kurdes dans le camp roj. Certaines d'entre elles témoignent de leur urgence de revenir en Tunisie, à tout prix, malgré la peur d'être emprisonnée pour avoir rejoint l'état islamique à leur arrivée sur le sol tunisien.
“Tout ce que je veux, c’est sortir d’ici, nous manquons de tout !”
“On manque de tout ! Pain, médicaments, soins…”
" Depuis neuf mois, Nada vit dans dans des conditions insalubres au coeur du camp Roj, dans le Kurdistan syrien. Après plusieurs années au sein de l’État islamique, cette Tunisienne et ses deux enfants sont passées entre les mains des Forces démocratiques syriennes (FDS), le groupe kurde qui gère le camp. Comme des centaines d’autres femmes et d’enfants de l’État islamique, Nada attend que son pays d’origine la rapatrie. (...)"
Tout comme la Tunisie, l'Algérie et le Maroc sont confrontés, comme plusieurs pays européens, dont la France, à la question épineuse du "retour" de ressortissants ayant combattu dans les rangs de l'EI - organisation État Islamique, et détenus en Syrie.