Immigration: "Les conséquences du décret Trump sont effrayantes" (New York Times)

Il y a deux ans de cela, le 27 janvier 2017, le président Trump avait signé un décret imposant des interdictions de voyage dans son pays aux ressortissants de 5 pays musulmans, Iran, Syrie, Libye, Yémen, Tchad, mais aussi de Corée du Nord et du Venezuela.

30 janvier 2019 à 1h02 par Yanis Bilhay avec Andolu Agency

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Crédit : Google images

Deux ans après la signature par le président américain Donald Trump, du décret sur l’immigration imposant des restrictions de voyage aux citoyens de 5 pays musulmans, mais aussi de Corée du Nord et du Venezuela, le New York Times (NYT) a publié, mardi, une tribune faisant le bilan de cette mesure controversée.

Le bilan est simple pour le quotidien américain : "Cette interdiction a eu des conséquences effrayantes".

Protestation contre le décret Trump

La tribune, intitulée "L’administration Trump ridiculise la Cour Suprême", est signée Samantha Power, ancienne Représentante des Etats-Unis aux Nations Unies (ONU), et Betsy Fischer, militante des droits de l’Homme.

Il y a deux ans de cela, le 27 janvier 2017, le président Trump avait signé un décret imposant des interdictions de voyage dans son pays aux ressortissants de 5 pays musulmans, Iran, Syrie, Libye, Yémen, Tchad, mais aussi de Corée du Nord et du Venezuela.

Dans l’article, plusieurs cas dramatiques ont été rappelés : celui par exemple de la petite syrienne, blessée par une bombe, qui avait besoin en urgence d’être opérée et qui n’a pas pu entrer aux Etats-Unis en provenance d’Allemagne.

Ou encore le cas de ce petit garçon somalien de 7 ans, qui a perdu son père, et qui n’a pas pu rejoindre sa mère aux Etats-Unis. OU aussi celui d’un citoyen américain qui avait dû vivre en Syrie avec son épouse mais qui ensuite n’a plus eu le droit de rentrer dans son pays.

Le décret sur l’immigration de Trump avait été validé par la Cour Suprême avec 5 voix contre 4.

Le ministère de la Justice avait cependant ouvert la voie à des exemptions si les ressortissants de ces pays remplissent des critères plutôt strictes et sévères.

"Ce processus d’exemption est totalement incohérent, difficile et arbitraire. Ce processus a ridiculisé la primauté du Droit", peut-on notamment lire dans l’article.

Par ailleurs, aucune procédure ou formulaire n’existent pour ceux qui veulent prétendre à l’exemption d’interdiction de voyager.

"Il n’est même pas possible de savoir combien de personnes ont fait une demande d’exemption. La seule chose connue c’est que le ministère américain des affaires étrangères applique de manière très sévère l’interdiction de voyager. La seule donnée disponible publiée par l’administration Trump c’est qu’entre le 8 décembre 2017 et le 30 avril 2018, 98% des demandes de visa ont été rejetées."

Les auteurs de la tribune constatent par ailleurs que quand une personne, qui demande l’exemption pour pouvoir venir aux Etats-Unis, se fait entendre dans les médias et l’opinion publique, elle a plus de chance de l’obtenir, ça a été le cas pour les personnes publiquement soutenues par les personnalités mondialement connues comme Sting et Benedict Cumberbatch.

"L’interdiction de voyages pour les Musulmans est discriminante et a des conséquences néfastes. Mais ni Trump ni les Républicains majoritaires au Sénat ne souhaitent revenir sur ce décret. Il faut que le Congrès fasse pression jusqu’à ce que cette politique arriérée soit abandonnée et que les conditions d’exemption soient plus simples et plus transparentes."

Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat et candidate aux élections de 2016 face à Trump, a aussi critiqué ce décret.

Clinton a partagé l’article du NYT sur Twitter avec le message suivant : "Deux ans plus tôt le président Trump a signé le décret interdisant le voyage aux Etats-Unis des citoyens de pays musulmans. Les conclusions ont été tragiques pour les familles et pour notre pays. Le Congrès doit tenir l’administration Trump pour responsable de ces agissements".