Netanyahu, de mauvaise foi jusqu'au bout, il dénonce sa mise en examen et la qualifie de "tentative de coup d'Etat"
Le Premier ministre israélien s'en est pris au système judiciaire, au parquet et aux enquêteurs de la police, après avoir été mis en examen pour corruption, abus de confiance et fraude, dans trois affaires de corruption.
Publié : 23 novembre 2019 à 10h10 par La rédaction avec AA
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a vivement critiqué la décision du procureur général Avichai Mandelblit de le mettre en examen, la qualifiant de tentative de coup d'Etat basée sur de fausses accusations, affirmant que ses interrogatoires étaient "injustes".
C’est ce qui ressort d’un discours télévisé de Netanyahu, environ une heure après que Mandelbit eut déposé jeudi un acte d'accusation à son encontre, comprenant des accusations de corruption, d’abus de confiance et de fraude, dans trois affaires de corruption.
Netanyahu a déclaré que la décision du procureur général était "une tentative de renverser le Premier ministre avec de fausses accusations".
"Les enquêtes étaient injustes et soulèvent de nombreuses questions", a déclaré Netanyahu.
Il a également appelé à "ouvrir une enquête sur les enquêteurs dans ces affaires".
Il a estimé que le but de l'enquête était de l'éliminer politiquement.
Netanyahu a également accusé les enquêteurs de la police israélienne d'avoir fait chanter des témoins, en menaçant de faire du mal à leurs familles pour les contraindre à témoigner contre lui, "comme dans le monde de la Mafia".
Il a appelé à la création d'une commission d'enquête externe (impartiale), chargée d'examiner toutes les enquêtes à son encontre.
Netanyahu a estimé que le moment choisi pour la publication de l'acte d'accusation était également prémédité.
"La publication de l'acte d'accusation a eu lieu à un moment très sensible, lié à d'étranges considérations visant à renverser le Premier ministre du gouvernement de droite", a-t-il souligné.
M. Mandelblit avait annoncé, lors d'une conférence de presse tenue plus tôt dans la journée de Jeudi, la mise en examen de Netanyahu pour corruption, abus de confiance et fraude, dans l'affaire Bezeq-Walla, connue sous le nom de dossier 4000, axée sur la fourniture d’exemptions fiscales à hauteur d'environ 370 millions de dollars, à la société de télécommunications israélienne Bezeq. Le site d'informations Walla, détenu par l'ancien directeur général et propriétaire de Bezeq, Shaul Alovich, devant en contrepartie fournir une couverture médiatique favorable à Netanyahu et à sa famille sur le même site.
Dans l'affaire (dossier 2000), Mandelblit a déclaré que Netanyahu faisait face à des accusations de fraude et d’abus de confiance. Netanyahu ayant négocié avec l'éditeur du journal Yedioth Ahronoth, Arnon Moses, une couverture médiatique favorable pour lui et sa famille, en échange du harcèlement de son rival, Israel Hayom.
Netanyahu fait également face à des accusations de fraude et d’abus de confiance dans l'affaire dite (dossier 1000), après avoir reçu des avantages (pots-de-vin sous forme de cadeaux) de l'homme d'affaires Arnon Milchan, en échange de services et de facilités accordées par Netanyahu.
Netanyahu disposera de 30 jours pour demander à la Knesset "l'immunité" contre le procès, qui doit être débattue dans les 30 jours suivant la mise en examen.
Israël connaît une crise politique sans précédent dans son histoire, après que Netanyahu et son rival Benny Gantz, chef de la coalition Bleu-Blanc, aient échoué à obtenir une majorité de 61 députés (sur 120 sièges à la Knesset) pour former un gouvernement, renforçant l'hypothèse de la tenue de nouvelles élections, les troisièmes cette année, après celles d’avril et de septembre.