Rwanda: Le Président Macron veut décrèter le 7 avril une journée de commémoration Génocide rwandais

C'est le député français, Hervé Berville, d'origine rwandaise, qui représente la France, ce dimanche à Kigali, à l'occasion des commémorations officielles.

7 avril 2019 à 12h19 par Yanis Bilhay avec AA

FRANCE MAGHREB 2
Le président français Emmanuel Macron souhaite « que la date du 7 avril soit désormais une journée d
Crédit : Imges Elysée
Le président français Emmanuel Macron souhaite « que la date du 7 avril soit désormais une journée de commémoration du génocide des Tutsi », selon  un communiqué de l’Elysée. 

Cette déclaration intervient après 25 ans du génocide des Tutsi au Rwanda. 

Dans son communiqué de presse, l’Elysée fait savoir que « le président de la République salue le travail de mémoire conduit par les rescapés et a souhaité que la date du 7 avril soit désormais une journée de commémoration du génocide des Tutsi », a rapporté France Info. 

Le chef de l’Etat y « exprime sa solidarité avec le peuple rwandais et sa compassion à l'égard des victimes et de leurs familles ». 

C’est le député français, Hervé Berville, d’origine rwandaise, qui représente la France, ce dimanche à Kigali, à l’occasion des commémorations officielles initiées par le Rwanda. 

Vendredi déjà, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée « des rescapés du génocide », a fait savoir la présidence dans un communiqué de presse. 

« Il leur a témoigné de sa profonde solidarité dans ce moment de deuil et de recueillement en mémoire des victimes d’une des pires atrocités du XXe siècle », explique la présidence, avant de rendre « hommage à la force de leur témoignage et à leurs efforts pour transmettre aux jeunes générations la mémoire du génocide des Tutsi». 

Cette rencontre a également été l’occasion de rappeler les engagements pris par Paris à l’occasion de la visite du président Kagame en France le 24 mai 2018. 

Les deux Présidents s’étaient conjointement entendus sur « la mise en place d’une commission d’historiens et de chercheurs, chargée de mener un travail de fond centré sur l’étude de toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994 », ainsi que sur la « création d’une chaire d’excellence dédiée à l’histoire du génocide des Tutsi et le lancement d’un appel à projets de l’Agence nationale de la Recherche sur les génocides, consacrant pour la première fois un accent particulier au génocide des Tutsi». 

Pour rappel, d’après l'Onu, 800000 personnes ont perdu la vie entre le 7 avril 1994 et le mois de juillet de la même année, victimes d'un véritable massacre. 

La France, gouvernée à l'époque par le président François Mittérand, est soupçonnée d'avoir joué un rôle en soutenant le génocide sur les Tutsi, ne reconnaîtra des "erreurs politiques" qu'en 2007, tout en niant son implication. 
Il faudra d'ailleurs attendre 1998, pour qu'une "mission d'information parlementaire sur le Rwanda" ne soit diligentée pour éclaircir le rôle de Paris et son degré de participation. 

Cette initiative fait en réalité suite à la parution d'un article, la même année, dans le quotidien français Le Figaro et qui tend à démontrer que la France a pu, malgré ses dénégations, contribuer à ce massacre.