Abdelaziz Bouteflika explique son retrait à la nation algérienne

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a adressé lundi soir un message à la nation pour annoncer le retrait de sa candidature à un cinquième mandat et le report de l'élection présidentielle à une date ultérieure.

11 mars 2019 à 19h06 par Feiza Ben Mohamed

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Crédit : Audrey Pronesti

Contre toute attente, au lendemain de son retour de Genève où il était hospitalisé pour des examens médicaux, le chef de l’Etat a fini par abandonner la course à la présidentielle initialement prévue le 18 avril prochain. 

La décision intervient alors que le pays proteste massivement depuis plus de trois semaines contre le maintien de sa candidature. 

Des millions d’algériens sont descendus chaque jour dans les rues d’Oran, Alger, Annaba ou encore Béjaïa pour des marches pacifistes et exemplaires, comme un seul homme, drapés de vert et blanc. 

« Je comprends tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays » a expliqué Abdelaziz Bouteflika dans son message à la patrie algérienne. 

Il explique qu’ « il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux ».

Le président a enfin annoncé qu’ « il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain », précisant que le report de l’élection était destinée à « apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d’ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique, dans l’objectif d’entreprendre ensemble les actions d’importance historique qui permettront de préparer le plus rapidement possible l’avènement d’une nouvelle ère en Algérie. »

Il appelle le peuple algérien a un  « sursaut collectif pacifique pour permettre à l’Algérie de réaliser tout son potentiel dans une démocratie épanouie, digne des gloires de l’Histoire de notre Nation. »

Parallèlement à cette annonce inattendue, le premier ministre Ahmed Ouyahia a remis sa démission et a été remplacé par l’actuelle ministre de l’interieur Nourredine Bedoui.

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