Alexandre Benalla reconnaît des erreurs
L'ancien chargé de mission de l'Elysée, Alexandre Benalla a déclaré lundi au cours de son audition au Sénat, qu'il avait commis une erreur en ayant utilisé ses passeports diplomatiques après son licenciement.
Publié : 28 janvier 2019 à 21h51 par Anadolu Agency
L'audition de Benalla au Sénat a été transmise en direct, lundi après-midi, sur les télévisions françaises.
Il était convoqué par la Commission des lois du Sénat, qui a procédé à l’audition, le 16 janvier, du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
"C’est une connerie de ma part d’avoir utilisé les passeports", a reconnu Alexandre Benalla, face aux sénateurs.
Il a expliqué que ces passeports lui ont "été délivrés normalement sans qu’aucune objection n’intervienne", estimant que si "l’administration avait jugé anormal l’octroi du passeport elle l’aurait fait savoir".
"J’ai commis un certain nombre d’erreurs que j’ai reconnues volontiers" mais "je ne vous ai pas menti" a plaidé l’ancien chargé de mission de l’Elysée.
Il a, en revanche, refusé de répondre à toutes les questions qui concernaient l’utilisation de ses passeports et les voyages qu’ils lui ont permis d’effectuer.
Concernant la chronologie des faits il a martelé : "J’ai restitué mes passeports courant août 2018 et ils m’ont été rendus début octobre 2018. On m’a fait savoir qu’ils n’étaient pas désactivés".
Interrogé sur l’identité de la personne, à l’Elysée qui lui a restituée les dits passeports, il a, là aussi refusé de répondre.
"Je ne détiens aucun secret sur qui que ce soit. Je ne fais aucun chantage", a-t-il lancé en réponse à certains organes de presse qui avaient évoqué la possibilité qu’ils détiennent des informations compromettantes sur la présidence à un tel point que des passe-droits pourraient lui avoir été concédés.
Pour rappel, Alexandre Benalla avait été placé en garde à vue, jeudi dernier, dans l’enquête ouverte par le parquet de Paris qui le soupçonne d’avoir utilisé ses passeports diplomatiques en dépit de son licenciement.
L’enquête a été ouverte le 29 décembre dernier suite à une révélation de Mediapart sur l’utilisation par Alexandre Benalla de deux passeports diplomatiques, en dépit de son licenciement en août 2018.
Il a été entendu dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre (région parisienne) pour "abus de confiance" et "usage sans droit de document justificatif d’une qualité professionnelle".
Le parquet de paris a toutefois affirmé avoir étendu les accusations à des griefs de "faux, usage de faux et obtention indue d’un document administratif" après les révélations faites par Patrick Strzoda, mercredi dernier devant le Sénat.
Le directeur de cabinet de l’Elysée a, en effet, annoncé avoir saisi la justice, la veille, pour signaler que "pour obtenir ce passeport, M. Benalla a adressé au ministère de l'Intérieur une note dactylographiée à en-tête du chef de cabinet, une note non signée de façon manuscrite".
Patrick Strzoda a indiqué soupçonner "une falsification" et fait savoir que Benalla avait utilisé ses passeports diplomatiques à une vingtaine de reprises depuis son éviction du palais présidentiel.
Alexandre Benalla, a voyagé avec ses passeports diplomatiques au Tchad, début décembre, quelques jours avant le déplacement officiel d’Emmanuel Macron dans ce pays.
Alexandre Benalla a, par ailleurs, expliqué à la presse fin décembre, avoir régulièrement échangé avec Emmanuel Macron depuis son éviction et l’avoir "conseillé sur les gilets jaunes", alimentant les spéculations sur un rôle informel.