Algérie : arrestation d'Ali Haddad, richissime homme d'affaire et membre influent du clan Bouteflika
Ali Haddad a été arrêté au niveau d'un passage frontalier, alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Tunisie, selon des médias locaux
Publié : 31 mars 2019 à 19h12 par Yanis Bilhay avec Andolu Agency
Ali Haddad, un homme d'affaires de renom proche du président Bouteflika, a été arrêté, alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays à un passage frontalier avec la Tunisie, ont rapporté, dimanche, des médias algériens.
Ali Haddad a démissionné depuis deux jours de la présidence du Forum des chefs d'entreprises, plus grande organisation patronale en Algérie et principal bailleur de fonds des campagnes électorales du présiden Abdelaziz Bouteflika.
Le journal local "Al-Khabar" a indiqué, citant des sources de la police des frontières du passage frontalier "Oum Touboul", dans le gouvernorat d'El-Taref, frontalier, que Haddad a été arrêté, alors qu'il essayait de traverser, dimanche à 03h (02h GMT) vers la Tunisie.
La même source a ajouté que les agents de douane ont reconnu l'identité de Haddad et l'ont transféré immédiatement à la police des frontières sur place. Après une demi-heure, une unité spéciale (sans la citer) l'a pris en charge et l'a conduit à une destination spécifique à ces affaires, sans l'indiquer.
Le journal "Al-Watan", en langue française a fait savoir sur son site que Haddad essayait de prendre la fuite vers la Tunisie, selon une source douanière locale.
La même source a ajouté que Haddad a été interpellé par le "Centre régional des enquêtes" à El-Taref, relevant des Renseignements militaires appartenant au commandement de l'Armée.
La nature des accusations pesant contre Haddad n'a pas été révélée et son nom n'a pas été annoncé comme faisant partie des personnes interdits de quitter le pays.
Par ailleurs, aucun commentaire officiel n'a été enregistré de la part des autorités algériennes, jusqu'à 09 GMT.
Toutefois, la chaîne "Annahar" (privée / proche de la présidence) a rapporté que les autorités ont émis une décision interdisant à des hautes personnalités et à des hommes d'affaires de quitter le pays.
D'après des sources informées, ces mesures préventives ont été adoptées par précaution, compte tenu de la situation sensible actuelle en Algérie.
Depuis quelques jours, des informations circulent sur un présumé détournement de fonds en monnaie étrangère de la part de figures proches de Bouteflika et sur des listes de personnalités interdites de voyage.
Le ministère des Affaires étrangères, a démenti l'interdiction d'avions privés appartenant à des hommes d'affaires et à des responsables de quitter le pays.
La Banque centrale a démenti, pour sa part, l'augmentation des transferts de fonds vers l'téranger.
Samedi, le chef d'état major des armées, Ahmed Gaid Salah, a réitéré son appel à appliquer des clauses constitutionnelles relatives à la vacance du poste du Président. Il a mis en garde contre les tentatives de porter atteinte aux relations entre l'armée et le peuple et l'expérimentation des revendication du mouvement populaire.
Lors de l'arrivée d'Ali Haddad au comissariat d'El Kala pic.twitter.com/kuRfuVRhM3
— Observ'Algérie (@ObservAlgerie) 31 mars 2019
31/3/19 Ali Haddad quitte le commissariat d’El Kala dans l’Est de l’Algérie dans un véhicule 4x4 de la #BRI quelques heures après avoir été arrêté alors qu’il tentait de traverser la frontière tunisienne avec l’aide d’un passeur pic.twitter.com/24y4jRxoVd
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 31 mars 2019