Algérie : la police annonce l’arrestation de 195 « délinquants » lors des grandes manifestations du 8 mars

La direction de la police algérienne a annoncé vendredi l'arrestation à Alger de 195 individus pour vandalisme au cours des manifestations contre la candidature du président de Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel.

9 mars 2019 à 20h40 par Yanis Bilhay avec Andolu Agency

FRANCE MAGHREB 2
Crédit : Anadolu Agency

Selon un communiqué de la direction de la sécurité nationale, un grand nombre de délinquants se sont joints aux manifestants au niveau de la rue Didouche Mourad et du boulevard Karim Belkacem.

Les 195 personnes interpellées font actuellement l’objet d’interrogatoires  poussés. 112 blessures ont été enregistrées dans les rangs des forces de l’ordre.

Des manifestations massives et inédites, contre la candidature de Bouteflika, ont secoué plusieurs villes algériennes et en particulier la capitale, Alger, pour le troisième vendredi consécutif.

Des médias locaux ont affirmé dans la soirée de vendredi que plusieurs heurts ont eu lieu entre la police et des groupes de jeunes au niveau de la rue Didouche Morad. Un musée et une école ont été partiellement incendiés. 

Bouteflika, avait annoncé le 10 février sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, en réponse à l’appel de ses partisans. Il a également promis aux Algériens la tenue d’un congrès sur les grandes réformes en Algérie. 

L’Algérie connaît depuis cette annonce un large mouvement populaire et des manifestations quasi-quotidiennes appelant Boutelika à ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.

Les étudiants, les syndicats et l'organisation nationale des moudjahidine, connue pour son soutien au pouvoir en place, ont rejoint le mouvement au cours de la semaine dernière. Des partis de l’opposition ont, de leur côté, appelé à une phase transitoire qui débouchera sur des élections transparentes.

Le président algérien a mis en garde, jeudi, contre l’infiltration du mouvement populaire opposé à sa candidature pour un cinquième mandat, appelant à la vigilance contre toute tentative venant de l'intérieur ou de l'extérieur du pays.