Can 2019-1/8eme : Tunisie de la souffrance à la jouissance

C'est au bout, du bout de la nuit, et du match, après 125 minutes de jeu et le tir des cinq penaltys croisés, que les aigles de Carthage font passer, d'un coup, leurs supporters de la souffrance à la jouissance.

9 juillet 2019 à 13h01 par tarek Mami

FRANCE MAGHREB 2
C'est au bout, du bout de la nuit, et du match, après 125 minutes de jeu et le tir des cinq penaltys
Crédit : Google images

Les Aigles de Carthage ont fini par arracher la victoire face au Ghana lors de leur huitième de finale de la CAN 2019, qui se tient au Caire, et donc leur qualification en quarts de finale. Le match Tunisie-Ghana à été long, lent et haché.  C’était un match du KO à tout moment. Les occasions de victoire ont basculées d’un côté et de l’autre, jusqu’au moment où les joueurs tunisiens ont trouvés en eux les ressources nécessaires, l’envie et l’énergie pour se dépasser, et de rejoindre au bout de la nuit,    (horaire de Paris et de France Maghreb 2, qui a commenté ce match),ce lundi  9 juillet 2019, le top 8 de la Coupe d'Afrique des nations aux dépends du Ghana (1-1, 5 - 4 penaltys pour la Tunisie), par une séance de tirs au but qui résume le match :de la souffrance à la jouissance

Résumé du match :  

L’entraîneur de La Tunisie, le Français Alain Girés oseun management, en trois temps,  original, courageux et surprenant, notamment en faisant sortir, à la fin de la seconde mi-temps des prolongations, et juste avant la séance des tirs aux buts   ( gagnants ), le gardien de buts titulaire, Moez Hassen, qui conteste la décision du coach et le fait savoir bruyamment, démontrant du coup une indiscipline inqualifiable et un manque de professionnalisme flagrant, par le gardien remplaçant ( du jour) Ben Mustapha, qui fait merveille lors des penaltys, en plongeant à cinq reprises du bon côté du tir du ballon ghanéen et  en arrêtant le troisième tir de pénalty ghanéen, tir arrêté qui fera la différence à l’heure du décompte final. Au cours du match, Khenissi inscrit le but tunisien. Et lors du temps supplémentaire de la seconde mi-temps (93eme), et alors que la Tunisie menait au score (1 à 0), le nouvel entrant tunisien, Bedoui, marque contre son camp et offre une égalisation facile au Ghana, mais méritée au vu de la prestation ghanéenne, tout au long du match. Lors de la séance de tirs au but, aucun Tunisien ne rate son tir de penalty, chacun des cinq joueurs marque son but, et tous ensemble qualifient leur équipe pour le quart de finale de la CAN 2019 et, surtout, brise la longue légende des défaites tunisiennes devant l’équipe ghanéenne.

Première mi-temps équilibrée                                                                         

Le meilleur match des aigles de Carthage en cette CAN 2019, dans cette huitième de finale face au Ghana ??? Pas vraiment !!! . Les Aigles de Carthage avaient pourtant annoncés leurs bonnes intentions et leur volonté de gagner ce match, dans la presse d’abord, et d’entrée, sur le terrain, ensuite. Un match capital, qui se joue par élimination direct.  Un match capital pour faire oublier l’image, désespérante d’une équipe tunisienne indécise et peu motivée, donnée lors ses trois matchs du tournoi préparatoire. Le capitaine Tunisien Msakni donne le change d’entrée de jeu. C’est par lui que transite l'ensemble des ballons du début du match. Il est dans tous “les bons coups” pour amener le danger dans le camp des adversaires ghanées, les Black Stars. Se plaçant sur le côté, Il s’illustre, après un dribble réussi, par un premier centre (6e), puis un second dans la profondeur (9e). Mais sans concrétisation. Le Ghana se réveille et recourt aux coups de pied arrêtés. Un coup-franc de Wakaso est arrêté par le gardien tunisien Moez Hassen (12e). Puis Khasim Adams, isolé au premier poteau, reprend de la tête un corner. Ça touche le montant tunisien (17e). La meilleure occasion du Ghana reste cependant un but considéré par beaucoup d’observateurs comme valide mais …refusé, par l’arbitre. Le Ghanéen Thomas Partey fait l’essentiel de l’engagement et de la démarche et transmet une balle en or à André Ayew qui, d'une magistrale ” Madjer”, loge sans hésitations le ballon au fond des filets tunisiens. Mais l'arbitre décrète une faute et fait hésiter les commentateurs. Certains y voient un hors-jeu de Partey. D’autres y recèlent un contrôle de la main ! Faute de trancher la nature de la faute, le compteur est remis à zéro et les deux équipes rentrent aux vestiaires, pour les Quinze minutes de repos réglementaire, sur un score de parité, nul et vierge. L’arbitre, comme pour compenser l’annulation du but ghanéen, en première mi-temps, oubliera de siffler un penalty, en faveur des tunisiens, en seconde mi-temps. Une erreur de chaque côté. Balle au centre.

Seconde mi-temps inégale et haletante vers la fin                                                                   

La deuxième mi-temps est fade avec des moments inégaux et une fin haletante à donner une crise cardiaque  aux plus fragiles avec une victoire tunisienne annoncée et tenue pendant de longues minutes et une égalisation ghanéenne par la grâce du joueur tunisien Bedoui, nouvel entrant, qui marque contre son camp dans le temps supplémentaire de la seconde mi-temps (93eme minute ), obligeant les deux équipes à jouer les deux mi-temps supplémentaires de quinze minutes, et même la séance des tirs des pénaltys. Pourtant les tunisiens ont cru longtemps avoir fait l’essentiel avec le premier vrai coaching de Gires, depuis le début de la CAN 2019, qui fait entrer Khazri à l'heure de jeu. C’est à partir de ce moment que le match s'anime, vraiment. Khazri amène du sang neuf et la volonté d’en découdre.  Sur l'une de ses premières actions, il lance Mechrida avec une talonnade mémorable qui permet à ce dernier de faire glisser la balle à Khenissi. Ce dernier ouvre le score du match et marque le but tunisien (73e, 0-1). Ouf les tunisiens, joueurs, staff et supporters soufflent et croient que la partie est pliée et qu’il suffit de tenir quinze minutes et de préserver leur cage. Que nenni !!! Le temps de la souffrance n’a pas encore expiré.  Au début des arrêts de jeu, Alain Giresse procède à un second coaching qu’il espère aussi gagnant que le premier qui a emmené le but tunisien. Il décide de faire sortir son attaquant buteur (khenissi) et de le faire remplacer par le défenseur central Rahim Bedoui. Badaboum. Le défenseur Tunisien rate sa première touche de balle. Au lieu d’assurer la défense de son équipe et la cage de son gardien de but il joue le rôle de l’attaquant ghanéen, lobe son gardien et marque contre son camp.Il aide, à atteindre son but, le  coup-franc du joueur ghanéen Wakaso, qui se trouve enrichi d’un but qu’il n’a pas marqué (90e+3, 1-1)

Des prolongations wait and see !                                                                                

Les prolongations apparaissent pour les deux équipes comme une station d’attente de l’étape d’après : la séance des tirs aux buts pour se soulager, pour en finir avec ce match qui ne finit pas de s’allonger, s’allonger, s’allonger, sans coup de génie. Les joueurs des deux équipes semblent résignés. Certes, côté tunisien, le gardien tunisien claque en sortie une remise malheureuse de Khazri qui aurait pu être fatale pour les tunisiens (97eme). Côté ghanéen, une action lumineuse d'Asamoah Gyan pour Jordan Ayew qui manque le cadre (115e). La prolongation amène le coup de génie tant attendue dans ce match. Il vient de l’entraîneur de l’équipe de Tunisie, Alain Gires, qui ose son troisième coachingqui se révélera gagnant. Un coup tactique génial qui le fait sortir le gardien titulaire du match (Moez Hassen) pour le faire remplacer par le second gardien de buts tunisien, Ben Mustapha. Gires a eu du flair ou a considéré que son gardien titulaire n’est pas exempt de tout reproche dans le but marqué contre son camp par Bedoui ?? A voir. Moez Hassen, refuse manifestement la décision de son entraîneur et fait tout pour montrer sa colère et sa rage. La suite du match donne tort au gardien furieux et indiscipliné et raison à son entraîneur et au gardien remplaçant qui va donner la victoire à l’équipe tunisienne et un bonheur infini à ses supporters.  Le gardien (remplaçant) Ben Mostapha fait merveille. Il plonge à cinq reprises du bon côté du ballon ghanéen. Ce qui est rare. Mieux encore, Il arrête le troisième penalty ghanéen tiré par Caleb Ekuban. Avec cet arrêt magistral le gardien tunisien a fait l’essentiel. Il ne restait donc plus aux cinq tireurs tunisiens qu’accomplir leur mission : à chacun de réussir son tir et de marquer son but. Et les cinq Aigles de Carthage retenus pour les pénaltys réussissent leur tâche. Au bout de la nuit, au bout du suspense, la Tunisie marque, gagne et se qualifie pour le prochain tour, le quart de finale de la CAN où elle ira affronter, le jeudi 11 juillet prochain, Madagascar, invité surprise de ce tour. Même Moez Hassen, calmé, douché, certainement par la victoire, finit par applaudir et montrer sa joie partagée. Au revoir lasouffrance. Bonjour la jouissance.

La Tunisie vise maintenant une place en demi-finale de la CAN-2019, l’équipe de Madagascar paraissant moins dangereuse pour la Tunisie que l’équipe du Ghana qu’elle vient de battre. Les Tunisiens se projettent même, peut-être, déjà, pour jouer la finale en face de l’équipe solide et prometteuse de l’Algérie devenue super favorite après la chute du pays organisateur, l’Egypte, et de ses légendaires Pharaons. Une finale Tunisie-Algérie ramenerait la coupe d’Afrique des nations au Maghreb, et ....ferait le bonheur des auditeurs de France Maghreb 2, qui écouteraient les commentaires de cet éventuel match par les voix multiples de les commentateurs et de les chroniqueurs de leur radio préférée !!! Espérons ce moment magique ! Mais dans le foot, comme dans la vie, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. 

Le calendrier des quarts de finale:

Mercredi 10 juillet
Sénégal - Bénin, à 18 h au Caire
Nigeria - Afrique du Sud, à 21 h au Caire

Jeudi 11 juillet
Côte d'Ivoire - Algérie, à 18 h à Suez
Madagascar - Tunisie, à 21 h au Caire