Christophe Castaner : racisme « tolérance zéro », contrôles renforcés et abandon de la méthode d’interpellation dite « de l’étranglement »
Dans le sillage de la mobilisation mondiale contre les discriminations raciales et les violences policières qui n'a pas épargné la France, le gouvernement a annoncé, lundi, des mesures pour améliorer la déontologie dans les rangs de la police.
9 juin 2020 à 8h54 par France Maghreb 2
Plusieurs manifestations dénonçant des "violences policières" et le "racisme" se sont multipliées en France ces derniers jours, mais aussi dans d’autres pays d’Europe, après la mort de l'Afro-américain George Floyd, asphyxié par un policier blanc à Minneapolis. Samedi, celles organisées dans plusieurs villes françaises ont rassemblé 23.000 participants, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
«Tolérance zéro » pour le racisme au sein des forces de l’ordre françaises, a déclaré, lors d’une conférence presse, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a annoncé l’abandon d’une méthode d’interpellation controversée, dite « de l’étranglement ».
Cette méthode « ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie », car elle « comporte des dangers », a indiqué le ministre. "Par ailleurs, si un policier ou un gendarme doit maintenir quelqu'un au sol lors de son interpellation, il sera désormais interdit de s'appuyer sur sa nuque ou son cou", a-t-il ajouté.
« Aucun raciste ne peut porter dignement l’uniforme de policier ou de gendarme », a affirmé le locataire de la place Beauvau, ajoutant qu’une suspension serait « systématiquement envisagée » en cas de soupçon d’acte ou de propos raciste de la part d’un policier.
Christophe Castaner a aussi annoncé une réforme "en profondeur des inspections du ministère de l'Intérieur" - l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), son homologue de la gendarmerie (IGGN) et l'inspection générale de l'administration (IGA) - pour "plus d'indépendance".
Cette réforme "devra permettre plus de cohérence, plus de collégialité entre ses inspections et surtout plus d'indépendance dans leur action vis-à-vis des services", selon le ministre.
Plus tôt dans la journée, l’Elysée a indiqué que le président Emmanuel Macron, a demandé au gouvernement de lui soumettre des propositions afin d’améliorer la déontologie au sein des forces de l'ordre.
Le chef de l’Etat a demandé notamment au premier ministre Edouard Philippe et au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner d'"accélérer" dans leurs propositions sur la déontologie policière, la politique de la ville et le racisme, selon la présidence, citée par les médias.
Toujours d’après l'Elysée, Emmanuel Macron s'est également entretenu avec le ministre de la Ville Julien Denormandie sur les dossiers concernant le racisme, les quartiers et la politique de la ville, et consulté des élus, des représentants d'associations et des personnalités impliqués dans la politique de la ville.
Avec MAP