Covid-19 France : vers un 3ème confinement ?

Inquiet de l'ampleur de la reprise de l'épidémie du Covid-19, le gouvernement a annoncé, jeudi soir, le maintien de l'ensemble des mesures de restrictions, affirmant qu'il n'exclue pas un retour au confinement si la situation venait à l'exiger.

8 janvier 2021 à 12h45 par France Maghreb 2

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Jean Castex : «Je ne peux exclure que nous ayons à prendre des mesures nationales supplémentaires (⬦
Crédit : AA images

Aucun allégement des mesures de restrictions n’est envisagé dans les prochaines semaines au vu de la situation épidémiologique, a affirmé le premier ministre, Jean Castex, lors d’une conférence de presse aux côtés de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de la santé, Olivier Véran.

Avec plus de 15.000 nouveaux cas chaque jour, soit «trois fois plus que l'objectif» fixé, la situation sanitaire «n'est pas revenue à la normale». «Elle est même devenue plus fragile ces dernières semaines» en raison d'une hausse des contaminations «depuis la mi-décembre», a indiqué le chef du gouvernement, en soulignant toutefois que le virus circule «moins» que «dans la plupart de nos voisins européens».

Au vu de cette situation, toutes les activités suspendues et les établissements fermés actuellement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, le resteront jusqu’à la fin du mois, a annoncé le premier ministre, ajoutant que l’exécutif fera un point le 20 janvier avec le secteur de la culture pour voir la possibilité d’une reprise des activités à partir de début février.

De même, le couvre-feu à 20 heures est prolongé sur tout le territoire français jusqu'au 20 janvier, a indiqué M. Castex, ajoutant que dix nouveaux départements, « plutôt dans l’Est de la France », pourraient mettre en place un couvre-feu avancé à 18 heures à partir de dimanche, comme c’est déjà le cas dans quinze départements dans le pays.

Le Premier ministre  n’a pas exclu également un retour au confinement. Même si l'exécutif souhaite «l'éviter», mais cette piste reste ouverte, a affirmé Jean Castex. «Je ne peux exclure que nous ayons à prendre des mesures nationales supplémentaires (…), si nous faisons le constat dans les prochains jours que nous en avons besoin». L’objectif du gouvernement c’est de «réagir vite», a-t-il assuré.

Contrairement à l'Angleterre ou à l'Allemagne, la France ne fermera pas ses écoles. Du moins, pour l'instant, a affirmé le Premier ministre français. «La fermeture des écoles interviendrait en dernier recours, car ses conséquences sont très lourdes», a-t-il souligné, affirmant qu’«il faut que la situation sanitaire soit gravissime pour les fermer».

Evoquant la stratégie vaccinale sous le feu des critiques pour sa lenteur, le Premier ministre a reconnu que la France «a démarré plus lentement que les autres pays». Mais la campagne de vaccination accélère, a-t-il assuré. Tout en assumant le décalage français, Jean Castex a déploré les polémiques «stériles» sur la campagne vaccinale alimentées par l'opposition.

«Nous visons un million de personnes vaccinées d’ici à la fin du mois de janvier », a affirmé pour sa part le ministre de la santé, précisant qu’il y aura « six centres de vaccination qui seront ouverts en janvier par département », à raison d'un centre pour 100.000 habitants.

Il y a actuellement 100 centres de vaccination, et « à partir de lundi il y en aura 300, puis 600 progressivement jusqu’à la fin du mois de janvier », a ajouté Olivier Véran. Ce dispositif doit permettre « d’aller plus loin, plus fort et plus vite », a-t-il encore dit, annonçant par la même une simplification de la procédure de vaccination, tout en respectant la sécurité.

Il est vrai que la vaccination «dessine une perspective claire de pouvoir progressivement sortir de cette crise sanitaire d’ici l’été», a abondé le Premier ministre, tout en mettant en garde les Français de « devoir vivre avec ce virus encore plusieurs mois».

Sur le plan économique, le premier ministre a assuré que les aides seront maintenues «dans les mêmes conditions» pour les secteurs et acteurs «impactés directement» par la crise. Des discussions vont avoir lieu avec ces professionnels pour «examiner d'éventuels besoins d'accompagnement complémentaires», a-t-il dit.