Élections américaines Un épisode au suspense hollywoodien

La nuit américaine ne cesse de durer et le suspens et plus en plus long, laissant le monde en haleine et une Amérique au bord de la révolte. Entre les deux candidats la guerre des nerfs est déclarée.

6 novembre 2020 à 21h06 par Tarek MAMI

FRANCE MAGHREB 2
Crédit : Google images

Les élections présidentielles américaines destinées à elire le 46ème président se sont tenues officiellement le 3 novembre. Trois jours aprés les résutats definitifs ne sont toujours pas connus. Le compteurreste bloqué à 264 Voix pour le candidat democrate Joe BIDEN contre 214 voix pour le candidat et président sortant Donald TRUMP. Pour etre elu l'un ou l'autre des candidats doit obtenir le chiffre sauveur de 270 voix.

La complexité du mode du scrutin combine la procédure qui fait que celui qui receuille le plus de vote dans un état remporte le vote de la totalité des " grands électeurs", et l'attribution du nombre de grands électeurs en proportion du nombre d'habitants, et non le meme nombre de grands électeurs pour chacun des cinquantes états fédérés. Cela donne au choix un vrai vaudeville ou un scenario hollywoodien.  

  
Course au finish

USA score a atteindre 270 voix.

Situation ce matin :
Biden 264 ou 253 si on ne compte pas l’Arizona qui lui est attribuée par Fox News et CNN. Trump 214

Pour le reste, Pour Biden et pour Trump, deux chemins différents s'ouvrent pour arriver au poteau victoire.

Le scrutin se joue désormais dans cinq Etats-clés :

il s’agit du Nevada (6 grands électeurs), de l’Arizona (11), de la Caroline du Nord (15), de la Géorgie (16) et de la Pennsylvanie (20).
Joe Biden a besoin de 17 grands électeurs supplémentaires pour revendiquer la victoire. (Arizona non compté). Pour lui cela sera possible dans les cas de figures suivants :
s’il remporte la Pennsylvanie, quoi qu’il arrive ; s’il remporte deux des cinqs Etats mentionnés ci-dessus, quoi qu’il arrive l'Arizona étant gagné mais pas compté, il lui faut gagner n’importe quel second état.


Trump Outre l’Alaska, doit, quant à lui, remporter au moins quatres des cinqs Etats mentionnés ci-dessus, et obligatoirement la Pennsylvanie pour être élu.

Trump et les MEDIAS

Lors de sa prise de parole au cours de la nuit, le candidat président sortant, Donald Trump, a connu des fortunes diverses avec les Tv. Seules les Tv CNN et Fox News ont diffusé l'intégralité de son intervention qui a duré une quinzaine minutes. Les autres chaînes américaines ont interrompus plus au moins rapidement l’intervention du président sortant considérant pour certaines que cette intervention comportait des fausses informations (fake news) ou insultante pour les citoyens de certains états et plus précisément de certaines villes ou district.

La palme de la promptitude pour couper la dite intervention est remportée haut la main oar la chaîne MSNBC qui a interrompu la diffusion au bout de trente-cinq secondes pour mettre en évidence une erreur factuelle, prononcée par Donald Trump. Elle est suivie par ABC, puis CBS, NBC, CNBC… Il en été de même pour USA Today.
Ces interruptions successives peuvent être expliquées par le fait que les journalistes considèrent que leur travail consiste à  diffuser la vérité et des informations vérifiés (cheknews) et non de propager des théories complotistes qui n’ont aucun fondement factuel. La chaîne CNBC a eu la dent particulièrement dure. Le présentateur, de l’émission déclare tout de go : “nous allons l'interrompre l’intervention du président sortant parce que ce que ce que dit le président des Etats-Unis est, en grande partie, complètement faux. Il a commencé, mais nous n'allons pas le laisser continuer, parce que ce qu’il dit n'est pas vrai.”

C’est cette vision présentée par Donald Trump aux américains et au monde du déroulement d’une élection présidentielle “truquée et trafiquée” par les démocrates qui fait sortir de leurs gonds journalistes et hommes politiques républicains car elle dénigre la démocratie américaine et ses presque trois siècle d’histoire . Une phrase de Trump résume sa pensée mais peut être pas sa conviction : « Si vous comptez les votes légaux, (comprendre bulletins dans l’urne le jour du vote ) je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, (comprendre les votes par correspondance) ils peuvent essayer de nous voler les élections ».

Cette phrase et ce déchaînement contraste avec l' expression du candidat Joe Biden qui joue une attitude de sagesse et de sérénité et affiche une assurance sans faille dans une victoire à venir.

Parlant avant Donald Trump , il commence par dire sa sympathie aux familles endeuillées par la pandémie Covid 19 avant de parler de l’élection en cours.  Prenant le contre pied du discours devenu habituel de son adversaire, le candidat démocrate balance: « En Amérique, le vote est sacré. C’est ainsi que les habitants de cette nation expriment leur volonté. Et c’est la volonté des électeurs, personne, et rien d’autre. Donc, chaque bulletin de vote doit être compté et c’est ce qui se passe actuellement ».
Il ajoute : « La démocratie est parfois désordonnée, elle demande donc parfois un peu de patience. Mais cette patience a été récompensée depuis plus de deux cent quarante ans par un système de gouvernance qui fait l’envie du monde ». Joe Biden termine son propos par :
« Nous sommes convaincus que lorsque le décompte sera terminé, la sénatrice Kamala Harris (sa colistière) et moi-même serons les gagnants. Alors, je demande aux gens de rester calmes. Le processus fonctionne. Le décompte est sur le point de s’achever et nous le saurons bientôt ».

 
Des républicains lâchent Trump et dénoncent leur candidat

Certains élus républicains n’acceptent pas ce spectacle donné par le candidat Trump de leur parti républicain et de leur pays les États Unis et élèvent la voix pour être audible dans ce magma de déclarations répétitives de leur candidat . Il en en ainsi du sénateur Mitt Romney, (le seul sénateur républicain qui a voté en faveur de la destitution de Donald Trump, en février dernier ), qui déclare sagement que dans le cas d’existence d’irrégularités avérées, ces dernières « feront l’objet d’une enquête et seront finalement résolues devant les tribunaux.” Et d’ajouter :” Ayez foi en la démocratie, notre Constitution et le peuple américain ».
De son côté l’ancien conseiller de George W. Bush, Karl Rove, commet une formule toute hollywoodienne pour qualifier la situation grotesque du candidat républicain . Il assène la main lourde Karl Rove « voler des centaines de milliers de voix nécessiterait une conspiration à l’échelle d’un film de James Bond ». Par ailleurs , l’ancien élu du Texas, Will Hurd éxecute le président sortant d’une formule assassine et cruelle et qualifie la thèse du “complot démocrate “ défendue par le président sortant, de « dangereuse et fausse ».