Irak : historique, le Parlement irakien vote à la majorité la fin de toute présence militaire étrangère sur sol (Vidéo)

Le gouvernement est tenu à déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies contre les États-Unis pour violation de la souveraineté irakienne.

5 janvier 2020 à 19h38 par La rédaction avec AA

FRANCE MAGHREB 2
le parlement irakien réuni dans une session extraordinaire
Crédit : Google images

Le Parlement irakien a voté à la majorité une résolution appelant le gouvernement à mettre fin à la présence militaire étrangère sur le territoire et à déposer une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité contre les États-Unis pour sa "violation de la souveraineté irakienne".

La décision intervient à la suite des raids américains qui ont eu lieu ces derniers jours, ayant abouti au meurtre du Commandant de la Force al-Quds iranienne, Qassem Soleimani et le vice-président d’al-Hachd al-Chaabi, Abou Mehdi al-Mouhandis.

En effet, les membres du Parlement ont voté en faveur d'une décision composée de 5 articles, élaborés par les blocs politiques et les commissions compétentes pour mettre fin à la présence militaire étrangère dans le pays, selon le correspondant d’Anadolu.

La résolution appelle également le gouvernement à annuler la demande d'aide faite à la Coalition internationale pour lutter contre Daech et de déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité contre Washington pour violation de la souveraineté irakienne.

Dans ce contexte, le Parlement appelle à "mener des enquêtes au plus haut niveau pour connaître les circonstances du bombardement américain et informer la chambre des députés des résultats en l’espace d’une semaine".

Soleimani avait été tué vendredi à l'aube, ainsi que le vice-président d’al-Hachd al-Chaabi, Abou Mehdi al-Mouhadis, et 8 autres personnes qui étaient en leur compagnie, dans un raid aérien américain ayant ciblé deux voitures sur la route de l'aéroport de Bagdad.

Pour Washington, “le meurtre de Soleimani s'inscrit dans le cadre de la légitime défense car il prévoyait de lancer des attaques imminentes contre les positions américaines vitales dans la région”.

En réponse, l'Iran et ses factions en Irak et dans d'autres pays ont juré de venger Soleimani. Le président iranien, Hassan Rohani a promis de faire payer les États-Unis le prix fort en expliquant que la présence militaire américaine dans la région a provoqué le chaos.

Cette évolution marque une escalade majeure entre les États-Unis et l'Iran, qui sont des alliés proches de Bagdad, au milieu des inquiétudes généralisées en Irak que le pays ne devienne un champ de bataille entre Washington et Téhéran.

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Les meurtres de Soleimani et d’al-Mouhandis représentent une escalade majeure, après les violences qui ont accompagné les manifestations de mardi et mercredi devant l'ambassade américaine à Bagdad, pour protester contre la frappe aérienne des États Unis contre les Brigades irakiennes du "Hezbollah", pro-iranien, qui a eu lieu dimanche, tuant 28 combattants et en blessant 48 autres dans le gouvernorat d’al-Anbar (ouest).

Washington a déclaré que la prise des brigades du Hezbollah irakien pour cible était une réponse aux attaques de missiles lancées par le Hezbollah contre des bases militaires irakiennes abritant des soldats et des diplomates américains, qui avaient causé la mort d’un entrepreneur civil américain près de la ville de Kirkouk, dans le nord du pays.

Des responsables américains accusent l'Iran, par le biais de ses agents irakiens, de lancer des attaques de missiles contre des bases militaires hébergeant des soldats et des diplomates américains en Irak, ce que réfute Téhéran.

Il est à rappeler qu’environ 5 000 soldats américains sont déployés dans des bases militaires à travers l'Irak, dans le cadre de la coalition internationale pour lutter contre l'organisation terroriste "Daech".