L'ambassade du Cameroun à Paris saccagée par des présumés opposants

Une cinquantaine de manifestants qui se présentaient comme des opposants au président camerounais Paul Biya ont envahi samedi en fin de journée l'ambassade du Cameroun à Paris, saccageant notamment des portraits du chef de l'État.

29 janvier 2019 à 12h24 par France Maghreb 2

FRANCE MAGHREB 2
Crédit : Google images

Une cinquantaine de manifestants qui se présentaient comme des opposants au président camerounais Paul Biya ont envahi samedi en fin de journée l'ambassade du Cameroun à Paris, saccageant notamment des portraits du chef de l'État, ont rapporté dimanche des médias français et africains. 

Le Président Paul Biya 7eme mandat

Vers 19H00 (18H00 GMT), ces manifestants qui se filmaient en direct sur la plate-forme Facebook Live ont pénétré dans les locaux de l’ambassade fermée le samedi et située dans le XVIe arrondissement de Paris, avant d’être évacués par les forces de l’ordre deux heures plus tard, précise l’hebdomadaire "Jeune Afrique" . 

"On prend les Camerounais pour des idiots, il ne faut pas mener un peuple à bout comme ça. Dans les régions anglophones, l’armée tue, à Douala, ils tirent à balle réelle…", explique l’auteur de la vidéo en direct, Daniel Essissima, cité par le même média.

Samedi, à Douala, la capitale économique du Cameroun, au moins trois personnes ont été blessées par balle, selon le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), lors d’une manifestation de ce parti dont le leader, Maurice Kamto, ex-candidat à l’élection présidentielle d’octobre revendique toujours la victoire, rapporte encore Jeune Afrique. 

Des photos d’au moins trois personnes blessées, dont un conseiller municipal cadre du MRC à Douala et une avocate renommée du parti, Me Michèle Ndoki, circulaient samedi matin sur les réseaux sociaux, précise la même source, ajoutant, qu'il n’était pas possible samedi de déterminer si leurs blessures étaient dues à des tirs de balles réelles ou non.

 Des faits démentis dimanche par les autorités camerounaises.

René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication, a affirmé dans un communiqué relayé par les médias qu'"aucun coup de feu à balles réelles n'a été tiré" lors de la marche non autorisée, organisée par le MRC. 

Il a, en outre, fait état de plusieurs arrestations dans quelques villes du pays.

"Plusieurs individus pris en flagrant délit de perturbation de l'ordre public et de voies de fait diverses ont été interpellés et placés en garde à vue : 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda (ouest)", a-t-il indiqué dans le même communiqué.