La France suit l’Italie vers le confinement total, avec deux semaines de retard

Si l'espace Schengen aura mis du temps à mettre en place une politique sanitaire coordonnées. Que le France n'a pas voulu fermer ses frontières alors, finalement, la quasi totalité des pays de l'Union européenne l'a fait. Le président Emmanuel Macron annonce le confinement officiel national, le 16 mars 2020, deux semaines après celui de l'Italie. Histoire d'une décision présidentielle.

22 mars 2020 à 20h28 par Audrey Pronesti

FRANCE MAGHREB 2
Le président de la république est en première ligne
Crédit : Google images
À ce jour, alors que l’Italie est le deuxième foyer mondiale infectieux à cause des ravages du Coronavirus. Ce pays compte 59 13878 cas de Covid-19. depuis ces dernieres 24 heures, plus de 651 décès sur la totalité des 5476 morts. Le premier Ministre Giuseppe Conte s’est exprimé Samedi soir et a annoncé la fermeture de toutes activités non essentielles au pays. En revanche, de son côté, la France, poursuit à peine son sixième jour de confinement, deux semaines après l’Italie. Le pays est le septième foyer infectieux mondiale du Coronavirus avec un bilan de 562 morts pour 6122 personnes hospitalisées. Demain Emmanuel Macron s’exprimera pour la 3ème fois consécutive pour faire état de la situation, une fois de plus, auprès des français, en attente de nouvelles du front. 250 millions de masques ont été commandés pour endiguer la pandémie.Dans le monde entier, on compte près d’un milliard d’humains soumis aux mesures de préventions sanitaires de confinement.
Des chiffres et une situation devenus alarmants :
Dès lors qu’il ne s’agissait de ce que beaucoup appelaient « une simple grippette (un bilan que l’on a d’ailleurs un peu trop vite fait d’oublié puisqu’il fait état d’au moins 8000 morts chaque année.), l’inquiétude générale, n’était pas répandue. Au départ, cette fois ci, le Covid-19 a été appréhendé de sorte que le français ne panique pas trop, qu’il soit rassuré sur le potentiel de soins des diverses structures médicales et hospitalières. Mais surtout, que ce ne soit pas le seule sujet de préoccupation des citoyens avec le maintien ou non des élections municipales, par exemple. Dans de telles de circonstances... Pourquoi la population aurait dû t-elle s’inquiéter ?
Dans un article du Monde qui paraîtra le 17 mars, au lendemain du 2ème discours présidentiel, une interwiew d’Agnès Buzin (ancienne ministre de la Santé et candidate LaREM aux élections municipales de Paris) répond aux questions d’Arianne Chemin (ndlr Affaire Benalla). On y découvrira, avec stupeur, les remords de Mme Buzin déclarant: «Mais que vais-je faire de la ma vie maintenant ».... «On aurait dû tout arrêter c’était une masquarade». Aveu ou constat d’échec ? Il n’en demeure pas moins que cette femme soulage sa conscience en avouant l’inavouable: « je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu.» Ces mots font l’effet d’un coup de tonnerre. D’ailleurs lorsqu’Anne-Sophie Lapix, au journal de France 2 interroge le premier ministre, Édouard Philippe, le soir même sur le sujet, il élude en rétorquant : « Si nous n’avions pas pri au sérieux cet événement sanitaire, croyez-moi nous n’aurions pas organisé une réunion sur la grippe dès le mois de Janvier. Nous avons pris des décisions lourdes de rapatriement de nos concitoyens et de confinement »
L’intervention du chef de l’Etat français:
Lorsqu’Emmanuel Macron s’exprime pour la 1ère fois ce fameux jeudi 12 mars 2020, il n’était pas question de remettre en cause et en totalité notre mode de vie. L’heure était aux félicitations envers le corps médical, le personnel soignant, quoi de plus normal puisque la France comptait déjà 48 morts pour 2281 cas déclarés et un taux de létalité de 2,1%. Se félicitant de suivre scrupuleusement le process indiqué par le conseil scientifique, Emmanuel Macron se voulait malgré tout rassurant, tel le père de la Nation. Les premières mesures sanitaires ont tout de même été évoquées car nécéssaires. Il était donc impossible d’ignorer cette information, dès lors qu’il avait déjà eu morts d’hommes. Et pourtant, on ne va pas se mentir, une double interrogations intriguaient les français. Oui, les 19 millions de téléspectateurs qui étaient pendus aux lèvres du président voulaient savoir si les élections resteraient d’actualité ou non...et par voie de conséquence, si ça n’avait pas été le cas...un vent de panique et d’incompréhension auraient pu envahir le questionnement des français...et à ce moment là...Cette option n’était pas envisageable. Ce fut donc le choix politique du président. Être prudent mais que la démocratie suive son court.
« Nous sommes en GUERRE ! »
C’est alors que quelques jours plus tard, le 16 Mars 2020, au lendemain du 1er tour des élections municipales, Emmanuel Macron prend un ton quelque peu plus sévère. Ce soir là, c’est 35 Millions de Français qui attendent des réponses, qui cherchent à comprendre pourquoi un vent de mauvaise augure plane sur le pays...sans même vraiment savoir pourquoi. À ce moment précis, l’heure est grave et cela se ressent indubitablement à travers le ton présidentiel et surtout l’usage du champs lexical qu’il emploi. Avec 6633 cas et 148 décès, 4 jours après son allocution précédente, l’atmosphère est plus lourde. Avec des pertes humaines qui augmentent de manière exponentielle, chaque jour, Emmanuel Macron décide de s’adresser aux français avec beaucoup plus de fermeté que la fois précédente. Avec ton très paternaliste. Il sait pertinemment que son discours sera décortiqué par foule d’experts et ne laisse rien au hasard, pas même place à ses petites expressions bien à lui pour détendre l’atmosphère. Non, l’heure est grave.
Chacun sait, chacun s’attend et chacun redoute un revirement drastique. Il faut dire que certaines infos et fake news ont circulé sur le net et l’annonce prévue ne fera que démêler le vrai du faux. Un certains nombre de français n’ayant pas pris la mesure de la gravité de cette pandémie n’ont pas tenu compte des prérogatives faites auparavant, à savoir éviter les regroupements pour lutter contre la propagation du virus. Alors oui...le président décide de marquer les esprits en utilisant cette formulation, on ne peut plus martiale « Nous sommes en guerre ! ». Il la répetètera à six reprises, de sorte que tout le monde comprenne et assimilé qu’un tournant vient de s’opérer. Pour illustrer les moyens mis à disposition pour ce faire...Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, reprendra le flambeau et annoncera dans son discours, plusieurs heures plus tard, que 100 000 policiers seront réquisitionnés pour faire respecter le confinement. Que des sanctions seront sévèrement appliquées, à savoir 135 euros d’amendes puis 1500 euros en cas de récidive et enfin, si 4 infractions sont comptabilisées en un mois, cela représente un délit constituant une peine de prison de 6 mois. L’armée, elle aussi, est réquisitionnée mais dans une perspective d’assistance médicale. Les infrastructures hospitalières devenant insuffisantes voir ingérables pour le personnel médical. Comme annoncé précédemment, Emmanuel Macron s’exprimera à nouveau demain soir pour faire un point essentiel sur la situation et pendant ce temps, là recherche continue.
En ce dimanche 22 mars 2020, la France compte 674 morts du Covid-19 !