Plan de paix américain : côté palestinien le rejet du plan est unanime parce qu'il est scandaleusement injuste et déséquilibré

Le rejet en Palestine du plan de paix du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, dont le contenu est sur le point d'être révélé, s'intensifie avec la convocation mardi d'une réunion inter-palestinienne urgente à Ramallah au moment ou des manifestations de colère se font entendre dans tous les territoires palestiniens.

28 janvier 2020 à 13h26 par La rédaction avec APS

FRANCE MAGHREB 2
Drapeau palestinien
Crédit : Google images

Prévue au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, la réunion d'urgence verra outre la présence des dirigeants palestiniens, la participation de toutes les tendances politiques palestiniennes y compris le mouvement Hamas, indiquent des sources de l'Autorité palestinienne. 

La rencontre, ayant pour ordre du jour la réaffirmation du rejet des Palestiniens du plan de Trump et son contenu, aspire aussi à dénoncer de façon unanime l'obstination du président américain d'aller jusqu'au bout dans son plan rejeté en entier dès le début par les Palestiniens, selon les sources proches de l'Autorité palestinienne citées par Les médias.

Cette rencontre intervient, en outre, au lendemain d'une série de déclarations de rejet exprimées par de nombreux dirigeants et mouvements politiques en Palestine.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a ainsi réitéré, lundi, dans une communication téléphonique avec le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, rejeter tout rôle américain dans le processus de paix. Il a indiqué dans ce sens que "l'administration américaine est totalement partiale envers Israël".

Selon l'agence de presse palestinienne WAFA, M. Abbas a réaffirmé à M. Raab que les Palestiniens s'en tiennent pour leur part à la solution à deux Etats basée sur les frontières de 1967. "Sans cela, nous n'accepterons jamais aucun plan ni accord de quiconque dans le monde. Nous sommes prêts à faire la paix conformément aux résolutions ayant une légitimité internationale", a-t-il soutenu.

Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayye a appelé, pour sa part, la communauté internationale à rejeter le nouveau plan de paix des Etats-Unis pour résoudre le conflit israélo-palestinien.  

De son côté, Ryadh Al-Maliki, ministre des Affaires étrangères palestinien a déclaré à la radio "Voix de la Palestine" que les ministres des Affaires étrangères de la Ligue des Etats arabes sont invités à tenir une réunion d'urgence pour discuter du rejet du plan de paix américain.  

En outre, le secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a déclaré aux journalistes que l'OLP s'adressera au Conseil de sécurité de l'ONU, à l'Assemblée générale de l'ONU et à la Cour pénale internationale.  

Dans le même sillage, le leader du mouvement palestinien Hamas, Ismail Haniyeh, a annoncé, dimanche, son rejet du plan de paix américain pour le Proche-Orient.

A Ghaza, un comité conjoint réunissant plusieurs factions palestiniennes a déclaré dans un communiqué que "l'accord (proposé par) M. Trump s'inscrit dans le cadre d'une des séries (de mesures constituant) la conspiration américaine contre le peuple palestinien et sa cause".

Parallèlement, des milliers de Palestiniens s'apprêtaient à sortir, mardi, dans les rues de plusieurs villes palestiniennes pour crier leur indignation et appeler à l'avortement du plan de Trump. Les Palestiniens ont appelé aussi au boycott des produits américains. 

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 Ce que prévoit le plan de paix de Trump

Bien qu'il est difficile de citer avec précision tous les axes prévus dans le plan de Trump, les Palestiniens s'accordent à dire qu'il est notamment question d'annexer pour l'occupation la vallée du Jourdain ainsi que les colonies bâties en Cisjordanie. En échange de cela, les Etats-Unis réaliseraient leur plan d'investissement de 50 milliards dans les territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.

La colonisation israélienne de la Cisjordanie et d'El Qods-Est occupées s'est poursuivie sous tous les gouvernements de l'occupation israélienne depuis 1967, mais elle s'est accélérée ces dernières années sous l'impulsion de Netanyahu, alors que Donald Trump a considéré la ville sainte d'El Qods occupée comme capitale d'Israël.

Ainsi, le plan profite exclusivement à la force d'occupation, soulignent les Palestiniens.

Le président américain Donald Trump, qui assume depuis sa prise de fonction son soutien à l'occupant israélien, s'est permis lundi d'inviter à la Maison Blanche, le chef du gouvernement de l'occupation israélienne Benjamin Netanyahu pour assister à la révélation de son plan.

Donald Trump n'en est, pour rappel, pas à sa première provocation à l'endroit des Palestiniens.   L'histoire retient en effet que c'est qui a été à l'origine du déplacement de l'ambassade des Etats-Unis à El-Qods occupée. Il est aussi le premier président américain a avoir décidé de revoir à la baisse les aides humanitaires américaines décidées aux Palestiniens.

Donald Trump a tenté de convaincre aussi d'autres pays et organisations humanitaires de faire de même