Val-d’Oise. Virée du marché de Noël parce qu’elle porte un foulard islamique

Une exposante musulmane a été contrainte de remballer sa marchandise et de quitter le marché de Noël de Saint-Gratien (Val-d'Oise), à la demande du maire.

28 janvier 2019 à 21h46 par France Maghreb 2

FRANCE MAGHREB 2

C’est Julien Bachard, le maire (Lr) de Saint-Gratien, en personne qui a demandé à une exposante de confession musulmane de quitter le marché de Noël organisé par la Ville.

La scène a eu lieu le 30 novembre alors que le maire procédait à l’ouverture de la manifestation de tradition chrétienne. Il était accompagné de la sénatrice (Lr) Jacqueline Eustache-Brinio et de Francis Docquincourt, maire adjoint délégué au commerce.

Gâteaux et bonbons

L’exposante concernée avait réservé un chalet pour une vente de pâtisseries et confiseries.

« C’est le service municipal organisateur de l’animation qui m’a contactée et proposé de disposer d’un stand à ce marché de Noël », commence par préciser Zekiye Yildirim, l’exposante expulsée.

« Je suis arrivé à 9h30. J’ai eu un bon accueil des membres de l’organisation, qui m’ont vue telle que je suis. Les clefs du chalet m’ont été remises. J’ai installé et décoré l’espace de vente. J’étais prête à l’ouverture du marché à 15h, des visiteurs sont venus découvrir mes produits. Tout se passait pour le mieux, jusqu’à 18h et l’arrivée du maire et de sa délégation », raconte l’Argenteuillaise, originaire de Sannois.

C’est à ce moment que la journée a viré à l’indignation pour Zekiye, qui était venue avec l’un de ses quatre enfants.

« Monsieur Docquincourt est venu vers moi pour me dire, d’une façon gênée, qu’il était désolé de me faire savoir que mon foulard ne passait pas. « Comprenez-moi j’ai des directives ! », m’a-t-il dit », rapporte-t-elle. « J’ai demandé ce qui m’était alors proposé. « Soit vous mettez un bonnet, soit vous vous faites remplacer par quelqu’un d’autre », m’a-t-on suggéré. »

Humiliation

Estomaquée, l’exposante s’est sentie agressée moralement.

« Pour éviter le scandale, j’ai demandé à finir la journée (il restait deux heures de vente) et ne plus revenir le lendemain », rapporte-t-elle.

Une solution qui n’a pas suffi au maire. Accompagné de la sénatrice, il est venu sommer l’exposante de dégager les lieux. 

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